En France, le processus de recrutement d’un salarié entraîne de nombreuses obligations légales pour l’employeur. En cas de non-respect des obligations juridiques liées à l’embauche d’un salarié, l’employeur encourt des sanctions pénales pour travail illégal.
Les obligations légales concernent la phase pré-recrutement lors de l'émission de l’offre d’emploi, la phase du recrutement et la période post-recrutement lorsque le candidat est sélectionné.
Quelles sont les obligations juridiques de l’employeur dans le cadre d’un processus de recrutement ? Quels sont les risques encourus en cas de non-respect des obligations légales ? Voyons dans cet article les principales obligations qui incombent à l’employeur.
Les obligations juridiques de l’employeur interviennent dès la diffusion de l’offre d’emploi.
En effet, l’offre d’emploi doit respecter certaines règles quant à la forme de l’offre à savoir :
Concernant le fond, l’offre doit respecter les principes inscrits dans le Code du travail ainsi que dans le Code pénal qui interdisent toute référence notamment à/aux :
(article L. 1132-1 du Code du travail) et (articles 225-1 et 225-2 Code pénal).
Précisons que certains critères discriminants tels que l’âge par exemple peuvent être autorisés par la loi lorsqu’ils sont justifiés par la volonté de préserver la santé des jeunes travailleurs. Dans ce cas l’employeur doit justifier les critères de son offre en se fondant sur le ou les textes législatifs et réglementaires l’y autorisant.
De même, les motifs de discrimination énoncés plus haut sont également exclus de la phase des entretiens d’embauche.
Enfin, l’employeur est libre de diffuser son offres par le biais de différentes sources telles que la presse, les réseaux sociaux professionnels ou encore les cabinets de recrutement.
Avant l’arrivée du salarié, l’employeur doit avoir effectué une déclaration préalable à l’embauche (DPAE) auprès de l’URSSAF.
Cette déclaration permet à l’employeur d’envoyer différentes demandes d’affiliation aux différents organismes concernés par l’embauche d’un nouveau salarié à savoir :
La DPAE doit comprendre les mentions suivantes :
Cette déclaration doit être effectuée au plus tôt dans les 8 jours précédant la date effective d’embauche. Cette déclaration peut être réalisée par voie électronique sur le site des Urssaf, par télécopie ou par lettre recommandée avec demande d’avis de réception.
Depuis le 1er janvier 2018, l’entreprise à l’obligation d’adhérer à un groupe de protection sociale AGIRC (pour les cadres) et ARRCO (pour les non cadres).
Aussi, pour chaque embauche, l’employeur a l’obligation d’affilier ses salariés aux institutions des retraites complémentaires de l’Agirc-Arrco.
Pour effectuer l’affiliation du salarié, l’employeur doit effectuer une transmission unique et dématérialisée de la DSN (déclaration sociale nominative) à tous les organismes qui gèrent la protection sociale.
Rappelons que la DSN concerne toutes les entreprises du secteur privé qui emploient des salariés. Il s’agit d’une déclaration mensuelle effectuée en ligne qui transmet les informations concernant chacun des salariés (paie du salarié, périodes d’activité/ inactivité du salarié : arrêt de travail, maladie, maternité, paternité etc). Cette déclaration est produite à partir du logiciel de paie des entreprises.
La mise en place d’un registre unique du personnel par l’employeur est obligatoire. Ce document vise à répertorier les postes et l’identité des salariés qui les occupent dans chaque établissement de l’entreprise.
Le registre unique doit obligatoirement mentionner les obligations suivantes :
Depuis le 1er janvier 2016, l’employeur est tenu de mettre en place une mutuelle d’entreprise pour les salariés de l’entreprise. Cette complémentaire santé collective complète les garanties de base d’assurance maladie de la Sécurité sociale.
La loi impose à l’employeur de prévoir pour tout salarié embauché :
– une première visite d’information et de prévention ou ;
– un examen médical d’aptitude à l’embauche si le salarié est exposé à des risques professionnels.
(décret n°2016-1908 du 27 décembre 2016 relatif à la modernisation de la médecine du travail).
Lorsque l’employeur recrute un salarié étranger en France, il doit être vigilant à respecter les obligations propres à cette catégorie de salarié.
En effet, l’employeur doit notamment obtenir une autorisation de travail à l’étranger spécifique si son futur salarié n’est pas un ressortissant de l’Espace économique européen (Union européenne ainsi que l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein) ou de la Suisse.
(Article R. 5221-41 du Code du travail.)
Voir notre article sur l’embauche d’un salarié étranger en France.
L’employeur est tenu de mettre en place le document unique d’évaluation des risques (DUER) qui doit être mis à la disposition des salariés.
Ce document consiste pour l’employeur à mettre à jour dans un document unique les résultats de l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs observés dans l’entreprise. Il répertorie tous les dangers pour la sécurité et la santé des salariés et analyse les risques dans chaque unité de travail.
Il doit être tenu à jour au minimum tous les ans.
L’employeur est tenu à une obligation d’information des salariés sur leur lieu de travail. En effet, il doit afficher différentes informations concernant entre autres l’égalité femmes-hommes, l’interditcion de la discrimination, ou encore le règlement intérieur.
Parmi les informations obligatoires affichées dans l’entreprise figurent notamment :
L’employeur remet au salarié un contrat de travail écrit en fonction de la nature du contrat.
Il informe et remet également au salarié les documents concernant :
Le Code du travail prévoit que le fait de contrevenir à cette disposition est puni de l’amende prévue pour les contraventions de 4ème classe (article R. 1227-2 du Code du travail).